Se sentir dépassé, avoir peur, être envahi par la tristesse – autant de sentiments que connaissent bien de nombreuses personnes touchées par le cancer. Mais un tel diagnostic bouleverse aussi profondément les proches. Tandis que les patients bénéficient d’une attention constante, de soins et de soutien, une question demeure : qui prend soin de ceux qui les accompagnent ?
Pour les proches, le poids psychologique peut parfois être encore plus lourd que pour les patients. Pris entre deux rôles – celui de personne concernée et celui de soutien indispensable – ils doivent sans cesse trouver un équilibre, ce qui peut être épuisant. Beaucoup se demandent alors, souvent avec un sentiment de culpabilité : ai-je, moi aussi, le droit de demander de l’aide ?
Quand on accompagne un proche malade, il est facile de s’oublier soi-même, de s’épuiser et, à terme, d’en souffrir psychologiquement. Le cancer est une épreuve de longue haleine – un véritable marathon pour le corps et l’esprit. C’est pourquoi il est essentiel que les proches prennent, en pleine conscience, du temps pour eux, pour recharger leurs batteries et exprimer leurs propres peurs et besoins.
Mais cela peut devenir difficile lorsque le cancer s’immisce dans la relation comme un tiers. Par peur d’en rajouter pour la personne malade, on préfère souvent se taire plutôt que d’ouvrir le dialogue. Pourtant, ce silence peut fragiliser la relation sur le long terme – et bien au-delà de la maladie. Un diagnostic de cancer n’est pas forcément une épreuve insurmontable pour un couple ou une relation. Il peut aussi être l'occasion de renforcer l’intimité et la confiance, à condition que chacun ose exprimer ses sentiments avec sincérité.
L’essentiel, c’est de ne pas laisser le cancer occuper toute la place. Partager des activités, vivre des moments de bonheur ensemble, permet de préserver un équilibre émotionnel. Mais cela n’est possible que si les proches trouvent le courage de tendre la main et d’en parler autour d’eux.
Il est donc indispensable de développer et de promouvoir davantage les offres de soutien destinées aux proches des patients, afin que personne ne se retrouve seul face à la maladie. Pas même ceux qui les accompagnent.
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